A découvrir le catalogue en ligne de l'exposition
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Georges Brunon (1925-2016) Le marcheur de la nuit
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Georges et Louise : rendez-vous le 29 février et le 02 mars
Dans le cadre de l'exposition hommage à Georges Brunon,
Le marcheur de la nuit
du 8 février au 7 mars 2024,
la galerie a le plaisir de vous convier à une lecture :
Extraits de la Correspondance entre Georges Brunon et Louise Delorme
Jeudi 29 février à 19h30
&
Samedi 2 mars à 15h00
L’occasion d’entendre les voix conjuguées de deux artistes qui progressent dans leur cheminement jalonné de doutes et d'interrogations et qui évoluent dans leur œuvre avec une implacable et parfois douloureuse détermination.
La mise en voix est proposée par Michèle Venard et Christian Fischer-Naudin.
Artiste dramatique, auteur de deux livres d’histoire du théâtre, metteur en scène d'une quinzaine de spectacles, Michèle Venard, par la lecture expressive, mène au sein de la compagnie En Perce Théâtre qu’elle anime avec l’acteur Christian Fischer-Naudin le projet lectures "à voix haute et nue" d'auteurs très, pas, peu ou mal entendus. Leur Atelier Permanent de Lectures et d’Écoute répond aussi à des demandes particulières qui peuvent prendre forme sur des plateaux de théâtre comme dans des lieux singuliers.
La représentation sera suivie d'un verre de l'amitié
Places limitées. Merci de bien vouloir vous inscrire : Mathyeu Le Bal 06 33 38 95 25
Extrait de l'article par Frédéric Andreu :
La lecture à voix haute de la correspondance entre Georges Brunon et Louis Delorme - deux peintres à haut potentiel vibratoire - promet des éclaircissements sur un art réputé obscur. Georges, peintre "sismographe" du monde chtonien donne la réplique - au sens parfois sismique du terme - à Louise, l'artiste des objets quotidiens du monde rural ( pot-à-eau, chaises et autres outils de la campagne). Il sortira de ce dialogue entre un homme et une femme, clarté et obscurité, des contrastes qui sont ceux même de la vie d'avant, en contrepoint avec celle d'aujourd'hui dominée par la société liquide et les écrans plats. La mise en voix sera assurée par Michèle Venard et Christian Fischer-Naudin, tous deux artistes dramatiques confirmés et conscients des enjeux esthétiques contenu par ce dialogue que l'on préssent haut en couleurs.
Premier vernissage de l'année : exposition hommage à Georges Brunon (1925-2016)
Georges Brunon (1925-2016) Le marcheur de la nuit
Première exposition de l'année :
Georges Brunon (1925-2016)
Le marcheur de la nuit
08 février - 07 mars 2024
Vernissage le jeudi 08 février à partir de 18h30
en présence de la famille du peintre
C’est lors d’un dimanche de juin que j’ai découvert l’atelier du peintre Georges Brunon en Puisaye, à moins de deux heures de Paris. Visite organisée par ses filles, Danielle et Marie et sur la recommandation fraternelle de Jacqueline de Roux. J’ai rencontré Georges quelques années avant son décès en 2016, figure des peintres de Paris, connu de tous.
Je me suis rendu à plusieurs reprises dans son atelier du 13e arrondissement. Il était l’animateur de rencontres, tels les rendez-vous de Sainte Colombe ou de la Contrescarpe. Je garde le souvenir vif et feutré d’échanges passionnés autour de la peinture. S’y réunissaient, un peu à la manière des Salons d’autrefois, peintres, sculpteurs, écrivains, philosophes, connaisseurs et amoureux de l’art. J’étais épaté de savoir qu’il avait bien connu entre autres le poète André Salmon, figure du Montparnasse de la grande époque et premier historien du quartier de l’Art Moderne.
Arbres, circa 1996, huile
Entouré de ses toiles et partageant un bon verre de vin, certains mots revenaient sans cesse, telles de solides fondations : le « primordial », le « vivant », la « spirale », les « formes de la nature », « la question du peintre »…
Gouaches des années 1950
Georges faisait partie d’une génération d’artistes ayant subi la domination d’un art contemporain officiel bannissant la peinture au profit du conceptuel. Il a été le témoin du passage d’un monde à un autre : celui de la continuité de l’histoire et de la transmission du métier, à l’apparition incontrôlée de toutes sortes de définitions formelles dont on garde finalement aujourd’hui si peu de fruits. Pendant près d’un demi-siècle, on a dit que la peinture était morte, relayant au rang de has been les derniers mohicans du pinceau. Georges résistait aux assauts de la désincarnation dans un royaume de murs. À l’avant-garde de la lutte. En dehors et en dedans, il a fait son œuvre sans jamais rien lâcher. Un peintre est un peintre.
Et dans ce chemin de traverse, ce pas de côté vis-à-vis d’une époque qui cherche à écraser plutôt qu’à élever, il a exploré le fond infini du personnel, de l’intime. La peinture est un chemin dans les obscurités et lumières de l’âme. Chaque toile devenant un nouvel espace où se fait le voyage intérieur. Georges évoquait régulièrement le rapport du peintre à sa question profonde, cette quête intime de la source cachée. Comme un sourcier tenu par le désir ardent de l’inconnu, de l’originel, de se rendre au point de jaillissement. Aller retrouver le lieu d’où part le souffle et faire face à la création elle-même, la force de vie.
Il y a quelque chose de souterrain dans la peinture de Georges ; une lumière étrange surgit des tréfonds. Le peintre est un marcheur dans la nuit, arpentant l’intérieur de la terre, muni de son bâton de pèlerin. Dans cette odyssée, il nous donne à voir des présences silencieuses, des créatures en veille, animaux aussi mystérieux que solitaires, formes et couleurs difficiles à nommer. L’homme, le peintre, renoue avec les forces de la nature dans un dialogue de couleurs nocturnes, de bleus, de verts, d’ocres. Dans ces toiles des arbres s’élèvent, les pierres contiennent autant de paroles que de secrets. Ici dans le petit jardin un étang de lumière, et là-bas au loin ces figures et silhouettes qui nous scrutent et nous attendent dans un au-delà de la rive. Paysage sacré d’un réel abandonné. Les tonalités nous enveloppent de chaleur et la lumière vient d’un ailleurs sans âge. Le paysage est intérieur, tout y est de formes arrondies au cœur d’une toile carrée rendu sphère. Est-ce cela le réel ? Une vision de l’autre rive du regard, comme un écho venu de l’autre côté de la toile, le chant ancien de la terre qui raconte sa mémoire. Dans ces toiles le ton est sourd, le rythme est fort, l’œil entend.
Adepte de l’aïkido, union du corps et de l’esprit, Georges était imprégné de culture extrême-orientale. L’importance de se défaire des lourdeurs de soi pour commencer à voir. Par le dessin, expression d’une libération, le peintre aborde la question de l’homme dans l’espace, du trait à la trace, mouvement et gestuelle sur une feuille de papier. L’œuvre de Georges est attachée aux éléments, il puise son inspiration dans les lieux telluriques forts, en témoignent ses points de chutes et ateliers en Auvergne, en Bretagne, en Bourgogne. Et Paris…
Sa peinture, bâtie en matière, est une écorce posée sur les années. Strates et reliefs sédimentent la question originelle du peintre. Une question sans réponse, une quête sans limite, une marche confiante dans l’obscurité des époques.
Gouaches des années 1950
En ce dimanche matin de juin, dans son atelier, on sent que rien n’a bougé. Le peintre n’est plus là mais sa présence demeure. Les objets silencieux sont à leurs places, les œuvres sont bien gardées. Dans l’obscurité de la pièce quelques chauves-souris virevoltent librement de toiles en chevalets. Par le vasistas du toit la lumière du jour et de la lune raconte le passage des heures. Quelques sculptures de granit, héros mythologiques déchus, témoignent des expériences passées. Le grand tableau d’un taureau trône en majesté sur un chevalet. Et sur cette autre toile posée plus loin, un chien, tête baissée, semble porter sur son dos toute l’impuissance du monde, aussi désœuvré que chez Goya.
Atelier du peintre, Paris
Au dehors de la maison, en ce mois de juin, la nature est luxuriante, le petit étang que Georges a peint à plusieurs reprises est bien là. À prendre le temps de scruter sa surface, on devine l’au-délà qui vit de l’autre côté de la pellicule d’eau. Ce monde, Georges l’a vu.
Ce dimanche matin, en compagnie de ses deux filles, de leur amie Anaëlle, de l’éditrice Jacqueline de Roux, après avoir choisi les œuvres de l’exposition, nous avons passé un agréable moment autour du déjeuner. Le vin de Bourgogne était bon. Nous avons parlé de Georges, de sa peinture, des aléas du monde et des histoires d’atelier. Un moment à parler de peinture jusqu’à la laisser nous parler.
D’Auvergne, de Bretagne et de Bourgogne… puis Paris !
À l’Art Vivant !
Mathyeu Le Bal
Toute première exposition de l'année à venir prochainement
Joyeux Noël et belles fêtes de fin d'année
La galerie Les Montparnos vous souhaite de belles et heureuses fêtes de fin d'année !
Rendez-vous l'année prochaine avec un beau programme, à découvrir prochainement...
A l'Art Vivant !
Mathyeu Le Bal
Invitation vernissage
La galerie Les Montparnos a le plaisir de vous convier à l’exposition : Le Scouëzec, Sans concession qui réunit une trentaine d’œuvres importantes autour des trois moments forts de son itinéraire : Montparnasse, l’Afrique et la Bretagne.
A l’Art Vivant !
Mathyeu Le Bal
Exposition Le Scouëzec, sans concession
Exposition de Noël
Maurice Le Scouëzec
(Le Mans 1881 - Douarnenez 1940)
Sans concession
Montparnasse, l'Afrique, la Bretagne
Du 23 novembre au 23 décembre 2023
Vernissage le jeudi 23 novembre à partir de 18h30
Tenir !
Le maître mot circulant dans les ateliers de difficultés et d’espoir du Montparnasse des années 1920. Pour Le Scouëzec, le plus breton des Montparnos, cet exil parisien sera celui de la Rotonde, de ses ateliers des rues Delambre et Campagne-Première, de ces rendez-vous pris dans les académies de la Grande Chaumière et Colarossi. Ce sera le Montparnasse des amitiés profondes, avec Clergé, Ortiz de Zarate, Loutreuil, Modigliani… Pour le breton, ce ne sera pas le Montparnasse des Années folles, celui des soirées déguisées, des bals tout sourire de façade de l’après-guerre, mais au contraire celui de la face obscure des piètres verrières d’arrière-cour. Le Scouëzec, la descente jusqu’au cœur lucide de la peinture. Peindre avec force toute la vérité, même crue de ce Paris entre chaos et inconnu : la rue, pauvres filles des bordels, clochards, hôpitaux. Mais pas que… Le Montparnasse de Le Scouëzec c’est aussi les nus tout en lumière dans l’atelier, postures bien campées, taillées à la serpe et suaves de couleurs annonçant les ailleurs. La peinture à l’épreuve de la vie, une vie à l’épreuve de la peinture.
Tenir !
Le Scouëzec, surnommé aussi l’Africain du carrefour Vavin. Après le Mexique et Paris, il effectue quatre voyages dans les anciennes colonies françaises pour s’enfoncer au plus loin dans les brousses et les plaines ensoleillées de la création. Peindre. Aller trouver là-bas les limites de la couleur jusqu’à pressentir sur l’île Rouge, l’abstraction en tout premier précurseur d’un Nicolas de Staël. Sénégal, Egypte, Canal de Suez, Zanzibar, Soudan, Madagascar… Toute la dignité humaine enfin trouvée ici dans la terre réconciliée des Afriques. Avec ces personnages, peints comme des sculptures, tout en postures, matières et gestuelles de l’âme du désert ou des bords de fleuve. Y voir des rois, des reines et des princes, ouvrant au Montparno des horizons nouveaux.
Tenir !
Le Scouëzec, le Breton, l’arpenteur de la peinture. L’homme des allers-retours entre la Bretagne et Paris, entre la Bretagne et l’Afrique. Sa grande taille, sa silhouette efflanquée, son célèbre chapeau, son visage creusé au couteau par la mer, sa bouffarde, ses bottes d’aventures en font à jamais une légende vivante du Montparnasse.
Il a vu… Bourlinguant les océans, sillonnant les boulevards du Montparnasse, explorant l’Afrique et retrouvant sans cesse la Bretagne, les confins de la couleur, matière-frontière, sur le rebord de la peinture, il a vu ce qu’offre le voyage de l’homme sur la pirogue de l’œil nu.
C’est tenu !