Exposition
Montparnasse, les boulevards du destin
Les sept chevaliers :
Le Scouëzec, Clergé, Seifert, Weissberg, Zarfin Lubitch, Gall
du 13 octobre au 22 décembre 2022
Maurice Le Scouëzec (Le Mans 1881 - Douarnenez 1881)
Maurice Le Scouëzec (Le Mans 1881 – Douarnenez 1940) est le breton de la bande des Montparnos. Il a fait trois fois le tour du monde sur les grands voiliers. Blessé durant la Grande Guerre, Le Scouëzec arrive à Montparnasse en 1917 où il va peindre avec réalisme et âpreté l’âme du carrefour Vavin. Il deviendra l’ami de Modigliani, de Clergé et d’Ortiz de Zarate. Peintre de l’Afrique, il fera quatre voyages dans les anciennes colonies françaises, en quête de l’absolu tant désiré dans sa peinture, avant de revenir en Bretagne.
Auguste Clergé (Troyes 1891 – Paris 1963)
Auguste Clergé (Troyes 1891 – Paris 1963) est le fils d’un taxidermiste. Pour échapper à son père, il entre dans un cirque et devient trapéziste. À Montparnasse, il est une personnalité incontournable, animateur et organisateur des « expositions dans les cafés ». Une œuvre autour de la peinture, du cirque, du théâtre. À la fin de sa vie il devient le peintre de la banlieue et trouve un atelier Porte des Lilas. Pour tous il deviendra le chevalier de la Zone.
David Seifert (Wolanka 1896 – Meudon 1980) et son fils Anatole
David Seifert (Wolanka 1896 – Meudon 1980) est issu d’une famille juive de Galicie, (Empire d’Autriche, aujourd’hui en Pologne). Il arrive à Montparnasse avec sa femme Anna. Le couple va endurer la misère jusqu’à la perte d’un enfant. Puis, ils auront un autre fils Anatole né en 1927, date où Seifert peindra une des colonnes de la brasserie la Coupole. Malgré les profondes difficultés économiques rencontrées, sa peinture demeure un lieu préservé, loin des noirceurs du quotidien, elle est l’expression de la joie par la couleur et montre avec tendresse l’intimité des scènes de famille et paysages heureux.
Ossip Lubitch (Grodno 1896 – Paris 1990)
Ossip Lubitch (Grodno 1896 – Paris 1990) est originaire de Grodno en Biélorussie (alors intégrée dans l’Empire Russe). Après ses études à Odessa, il passe par Berlin en 1919. En 1923, il s'installe à Paris, à Montparnasse où il rentre en contact avec des peintres, sculpteurs et musiciens du monde entier. On retrouve dans l'expression artistique de Lubitch les influences culturelles de son pays d'origine, du Berlin des années 20, des grands maîtres (Rembrandt, Daumier, Degas, Goya). Peintre d’une grande réserve et sensibilité, son œuvre aux couleurs tenues et silencieuses traite des sujets les plus simples (scènes d’atelier, portraits, toits de Paris, paysages du Sud, natures mortes). Le peintre Georges Rouault lui fait l'honneur d'un poème préfaçant "le cirque", un ensemble de dix eaux-fortes et aquatintes.
Léon Weissberg (Przeworsk 1895 – Majdanek 1943)
Léon Weissberg (Przeworsk- 1895 -Majdanek 1943) est né comme Seifert en Galicie. Il se forme aux Beaux-Arts de Vienne et aux Arts appliqués d'Oskar Kokoschka, puis à Munich à l'Académie de Peinture. Il se rend ensuite à Berlin à la rencontre des courants modernes expressionnistes, postcubistes et postimpressionnistes. Il arrive à Montparnasse en 1923 et se rend directement à la brasserie la Rotonde. Membre du Groupe des Quatre (Menkès, Aberdam, Weingart & Weissberg), il fait partie des grandes personnalités artistiques de cet entre-deux-guerres. Ses œuvres puissantes et lumineuses témoignent de sa profonde intériorité. Il sera assassiné à l’âge de 48 ans dans le camp de Majdanek, il laisse aujourd'hui une œuvre rare et inoubliable.
Schraga Zarfin (Smilovitchi, Biélorussie 1899 – Rosny-Sous-Bois 1975)
Schraga Zarfin (Smilovitchi, Biélorussie 1899 – Rosny-Sous-Bois 1975) est né dans la même petite ville que le peintre Soutine, qui sera son ami d’enfance et le restera jusqu’à la fin. Avant son arrivée à Paris, capitale mondiale des arts, il fait sa formation à Vilnus, puis Jérusalem et Berlin dans l’atelier du peintre Max Liebermann. Influencé par l’expressionnisme allemand, il s’en libère pour une œuvre absolument unique, en clair-obscur. Fasciné par la minéralité des édifices religieux, la lumière et les couleurs des vitraux. Par les paysages empreints de sacré, son œuvre se caractérise par une originalité pleine de mystère et de merveilleux.
François Gall (Kolozsvàr, Hongrie 1912 – Paris 1987)
François Gall (Kolozsvàr, Hongrie 1912 – Paris 1987) quitte à 17 ans la Transylvanie pour étudier à Rome, puis en 1936 aux Beaux-Arts de Paris avec quelques sous en poche. Dès 1950, il délaisse les sujets sociaux et de guerre, tout en s'engageant sur le chemin de la défense des artistes, pour celui de la paix, du bonheur familial, l'animation de Montmartre à Montparnasse, scènes quotidiennes de rues, jardins publics, cafés, ballerines, maternités, nus. Il est également célèbre pour ses bustes et portraits tels Othon-Friesz, Dunoyer de Segonzac, Kisling, et plus tard Durand Ruel, Piaf, France Gall, Maurice Chevalier, Roland Dorgelés... Ses professeurs aux Beaux-Arts, Devambez et Guérin, l’encouragent à participer aux divers salons. Artiste d’une belle matière, à la fois peintre et sculpteur, il demeure comme l’une des figures marquantes de cette époque unique.