David Seifert, le catalogue en ligne de l'exposition.

Publié le par LE BAL Mathyeu

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Que va devenir l'Académie de la Grande Chaumière ?

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Que va devenir l'Académie de la Grande Chaumière ?

Depuis le XIXe siècle, Montparnasse est une terre d’accueil de la création. Les plus grands noms de l’art moderne et contemporain y sont passés. Pour ces exilés artistiques venus des quatre coins du globe, Montparnasse fut une destination lumineuse de volontés et d’espoirs. De nos jours, peintres, écrivains, musiciens et comédiens, affluent et continuent de faire vivre la mémoire fabuleuse de ce quartier. Les académies, les ateliers, les galeries, les brasseries, les théâtres, les librairies, les maisons d’édition œuvrent passionnément à entretenir le feu de l’Art Vivant.

La Ruche, l’Académie de la Grande Chaumière, les cafés et les théâtres, ne sont pas des vestiges vétustes de l’oubli mais les pierres mythiques d’un temple ouvert habité par l’Esprit de Montparnasse. Le monde ne cesse de nous envier ces noms et ces adresses aussi réelles que légendaires, inscrites dans l’histoire à la fois picturale et littéraire. Chacune d’entre elles est irremplaçable et appartient à chacun. Semblable à l’Acropole ou au Colisée, les pierres de notre Montparnasse nous permettent de vivre au cœur de cette intemporalité. Ils nous incombent donc un devoir de préservation et de transmission de ces lieux qui contribuent à l’actuelle renommée artistique de Paris.

Pourtant, une ombre plane au-dessus de l’Académie de la Grande Chaumière. Créée en 1904 par la peintre Suisse Martha Stettler, cette institution du modèle vivant est un véritable Parthénon de l’histoire de l’art moderne. Un foyer créatif d’hier et d’aujourd’hui. Son nom même est de tous les ouvrages et documentaires liés aux heures inoubliables du Montparnasse. L’inquiétude ne cesse de grandir quant à son avenir.

À la question simple : « Que va devenir l’Académie de la Grande Chaumière ? », les réponses apportées sont enlisées d’incertitudes. Travaux de mise aux normes, déplacement de l’activité… Par quoi sera remplacée l’adresse historique du 14, rue de La Grande Chaumière ? Qu’adviendra-t-il de la grande verrière, de sa lumière ? De ses tabourets où se sont assis tant de gloires ? La question qui se pose à nous est simple : peut-on rayer d’un trait, sans retour ni émotion, l’un des lieux qui a fait que Paris est Paris ?

Il n’y a pas de Montparnasse sans l’Académie de la Grande Chaumière. Le bâtiment, sa mémoire et son devenir sont placés sous l’œil d’Amedeo Modigliani, de Fernand Léger, de Tamara de Lempicka et de milliers d’autres.

Dans une époque dominée par un mercantilisme étroit et insoucieux, souvenons-nous de ces mots d’Albert Camus : « Vivre, c’est ne pas se résigner ». Défendons haut et fort l’Académie de la Grande Chaumière, patrimoine inestimable, afin de ne pas connaître la terrible honte de n’avoir rien fait.

À l’Art Vivant !

Mathyeu Le Bal

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