Grande Exposition de Printemps
Robert Clévier
10 mars - 30 avril 2011
R U P T U R E S
Les Ponts
Dyptique 2 x (70 x 70 cm).
La Galerie Les Montparnos, fidèle à sa volonté de faire découvrir à un large public les œuvres d'aujourd'hui capables d'atteindre demain, propose pour son exposition de printemps le peintre : Robert Clévier. Artiste inclassable, ami des philosophes comme Jean Guitton, des écrivains comme Julien Green, Robert Clévier réalise une œuvre inspirée et secrète, jusqu'à présent fort prisée d'un public averti. C'est à cette œuvre que la Galerie les Montparnos ouvre ses portes au mois de Mars et Avril. Et c'est avec une grande joie que nous vous invitons à la découvrir si vous ne la connaissez pas encore, ou si vous connaissez le nom, de rencontrer l'œuvre. Sa peinture, puissante, est marquée par l'audace de ruptures inouïes. Ruptures qui sont autant d'images emblématiques d'un véritable combat, celui de l'homme avec la création. Et cette création fait figure de personnage réel. Un corp à corp. Ainsi, ce sont trois moments clefs de l'histoire de ces ruptures, que la Galerie Les Montparnos se propose d'offrir au regard à l'occasion de cette exposition.
3 moments, 25 ans d'une œuvre, 25 ans d'un corps à corps. |
encres sur papier, 1991.
M.L.B - Quel est le rôle de la lumière qui est sans doute le trait le plus caractéristique de votre peinture aujourd'hui ? R.C. - Je ne sais pas. Est-il possible d’éclairer la lumière ? Quand bien même je vous proposerai de décrire ce qui se passe lorsque je travaille, la définition de ce phénomène (ce“qui-se-passe”) relèverait encore d’une lumière étrangère qui, prétendant titrer celui-ci comme on mesure le degré d’alcool d’un vin, parlerait trop haut, fort, etc. : trop. S’il faut malgré tout dire un mot du comment, des actes, de la mise en oeuvre, vous me permettrez d’employer cette métaphore : lorsque quelque chose apparaît, se montre (comme étant “quelque chose”, une chose-se-hissant par soi-même à cette sorte de dignité que confère le visible), je lui oppose une résistance sans le nier ; après-coup, il ne serait pas inexact de dire que j’ai caché ce coup de force des passions de se faire voir et de voir. De ce point de vue, les couches de glacis qui constituent mes tableaux seraient autant de “voiles”. M.L.B – Peut-on dire alors que peindre, pour vous, c’est vous abandonner à une apparition providentielle de la forme ? R.C. - A propos de lumière et de passivité, je me trouvais il y peu devant un Rothko, qui quoiqu’on en dise parfois, me paraît tenir de Malévitch plutôt que de ses contemporains abstraits. En le regardant, j’ai songé à un dialogue entre ses “plans”, tel que celui-ci : - Maintenant, ne bougez plus, ne cherchez plus, cessez de promener votre regard ; la terre, le paysage, le monde ont déserté. Vous n’avez qu’à être ! - Faut voir ... - Il n’y a rien à voir quand ça commence, sinon la lumière elle-même ! - Mais ... pour commencer, il faut bien que j’aie quelque chose, au minimum, les conditions de possibilité de cette expérience, d’une relation... M’abandonner ? Certes non, s’il s’agit de me démettre de mes intuitions sensibles confirmées par le travail quotidien, au profit des apparitions (par elles, à la “forme” héritée de la métaphysique) ou, en d’autres termes, de la fabrication des hypostases. Exercer ce métier, c’est précisément lutter contre la soumission aux voies ordinaires du (sens du) regard, qui trouvent leur fin et leur triomphe dans l’invisible. Comment alors, de la confusion, de la fluence des fonds, “sortir” ou “construire” une singularité irréductible ? Sans souci jusqu’à ce jour de le penser, je peins au naturel, sans doute dans l’esprit d’un processus, d’un procès de rapports probables, et me tiens aussi éloigné que possible des identités qui se donnent - peuvent s’imposer - comme substantielles. |
dessin à la mine de plomb, 2004.
Ainsi, La Galerie Les Montparnos vous invite à partager ce moment unique lors du vernissage qui aura lieu le :
jeudi 10 mars à partir de 18 h 30.
En présence du peintre et de son oeuvre, une exposition qui dévoilera la possibilité d'une trajectoire nouvelle et lumineuse pour la peinture contemporaine.