Catalogue en ligne de l'exposition Het Kwiatkowska

Publié le par LE BAL Mathyeu

*La version papier est disponible à la galerie (10 euros)

Voir les commentaires

Invitation Vernissage

Publié le par LE BAL Mathyeu

La galerie Les Montparnos vous donne rendez-vous pour le vernissage de sa belle exposition de rentrée le jeudi 25 octobre à partir de 18H30.

La galerie Les Montparnos vous donne rendez-vous pour le vernissage de sa belle exposition de rentrée le jeudi 25 octobre à partir de 18H30.

Voir les commentaires

Het Kwiatkowska (1882-1956) Les chairs de l'âme

Publié le par LE BAL Mathyeu

Het Kwiatkowska (1882-1956) Les chairs de l'âme

Exposition événement

Het Kwiatkowska

(Varsovie 1882 - Paris 1956)

Les chairs de l'âme

Pourquoi un nom plus qu’un autre ?

Il y a tant de noms qui ont fait partie de ce Montparnasse de l’entre-deux-guerres, tant d’entre eux qui sont tombés dans l’oubli après la Seconde Guerre mondiale. On en a retenu si peu, une dizaine tout au plus qui ont - par leur postérité -  jeté hors la mémoire des centaines d’autres, attirant tous les projecteurs sur eux.

C’est une histoire inachevée à laquelle manque un grand nombre de pages et de chapitres. Cent ans après, avec du recul, aller explorer cette mémoire encore brûlante de l’art vivant et découvrir peu à peu une autre histoire. Celles des nouveautés enfouies, dissimulées dans les brumes de ce passé si éclatant de lumières et de libertés. Comme si ces noms attendaient dans les zones sombres de l’oubli qu’on les nomme à nouveau afin qu’ils puissent échapper au néant. L’oubli devenant ce purgatoire des grands artistes, des géants inconnus.

équilibre, vers 1933, huile sur toile, 92 x 65 cm.

équilibre, vers 1933, huile sur toile, 92 x 65 cm.

Montparnasse, nous le savons, fut le carrefour central et mondial de l’art moderne. Tous les pays réunis ici autour d’une seule langue : la peinture… des milliers de noms.

Il y avait le Montparnasse des « ismes » (cubisme, fauvisme, surréalisme, futurisme…) et celui plus inclassable de l’Art Vivant. Celui où la nouveauté ne se situe pas dans la recherche effrénée d’une formule, mais plutôt dans la quête d’être soi par la peinture. Celle-là même qui conduit à aller chercher dans les profondeurs intimes et secrètes une matière personnelle, cette pâte et ce trait qui en finalité peuvent faire écho en chacun. Ce n’est pas intellectuel, mais sensuel, instinctif, voire parfois spirituel.

Abside de Notre-Dame de Paris, huile sur toile, 92 x 72,5 cm.

Abside de Notre-Dame de Paris, huile sur toile, 92 x 72,5 cm.

De la chair à l’esprit, les traits du muscle. Les tendresses sculptées dans la matière.

D’âmes et d’épiderme.

Arpenter la vie comme on arpente le Boulevard Montparnasse, avec et par la peinture. Le trait imprévisible de l’existence humaine, sa trace permanente, le frisson d’être, une épaisseur posée, placée, ajustée, empâtée, écrasée sur la toile.

Alors, convoquer, inviter à se présenter à nous un nouveau nom. Celui-ci est difficilement prononçable. D’ailleurs, n’est-ce pas cela le domaine de la peinture, le domaine de l’imprononçable ?

La surface d’une toile ou d’une feuille de papier devenue le lieu de la rencontre avec le voir.

Kwiatkowska.

Femme de profil, aquarelle sur papier.

Femme de profil, aquarelle sur papier.

Sans doute sommes-nous au tout début d’une vraie découverte. Aujourd’hui, on sait si peu de choses sur sa vie, son enfance, son parcours de peintre, ses liens avec les artistes du Montparnasse.

Tout reste encore à découvrir. Son nom apparaît ici et là dans les expositions de l’époque. L’emblématique ouvrage d’André Warnod Les berceaux de la jeune peinture fait état d’une exposition collective importante en 1924 à la Closerie des Lilas avec Clergé, Le Scouëzec, Mané Katz, Mela Mutter et Kwiatkowska…

Elle faisait partie du groupe.

L’inauguration du Club International des Artistes, 23 av du Maine, Paris, le 16 octobre 1927. Au premier rang, Helena Kwiatkowska est la quatrième à partir de la droite, à côté d’elle, de droite à gauche, Stefan Kergur, Olga Boznańska et sa sœur Izabela Boznańska, Antoine Bourdelle, Frantz Jourdain, XX, Nina Alaksandrowicz, Maria Prochaska, Janusz Tłomakowski. Fonds d’archives de la Bibliothèque Polonaise de Paris.

L’inauguration du Club International des Artistes, 23 av du Maine, Paris, le 16 octobre 1927. Au premier rang, Helena Kwiatkowska est la quatrième à partir de la droite, à côté d’elle, de droite à gauche, Stefan Kergur, Olga Boznańska et sa sœur Izabela Boznańska, Antoine Bourdelle, Frantz Jourdain, XX, Nina Alaksandrowicz, Maria Prochaska, Janusz Tłomakowski. Fonds d’archives de la Bibliothèque Polonaise de Paris.

La vendangeuse, fusain sur papier.

La vendangeuse, fusain sur papier.

Lorsque Jean-François Thibault est venu à la galerie, il y a de cela quelques années, avec certaines photographies en noir et blanc des œuvres de Het Kwiatkowska provenant du fond Marc Vaux, le saisissement fut immédiat. Il y avait chez ce peintre un tempérament, une force véritable, nue. Par la suite il y eut la découverte des cartons remplis de dessins, d’encres et d’aquarelles et ce moment très émouvant où l’on découvre pour la première fois ces œuvres laissées dans l’ombre depuis des décennies. Des œuvres réalisées il y a près d’un siècle et qui apparaissaient aussi neuves que dessins d’une cartographie de terra incognita.

Nu rouge, sanguine sur papier.

Nu rouge, sanguine sur papier.

Dans ces cartons, des nus d’hommes et de femmes, quelques paysages à l’aquarelle, ces traits à la fois maîtrisés et fluides, tout en muscle et en volume. Des visages expressionnistes où se reflètent jusqu’à la précision la délicate discrétion des sentiments, des silhouettes tout en postures. A y déceler parfois une détermination aiguisée, cette force que rappelle le tableau d’Artemisia Gentileschi, « Judith tranchant la tête d’Holopherne ». L’homme est mis à mort d’un trait. On ne peut s’empêcher non plus de rapprocher son œuvre avec celle de sa compatriote polonaise Tamara de Lempicka, cette âme slave, la Pologne peut-être, entre passion et élégance.

Dame au chapeau, la parisienne, vers 1936, huile sur toile, 80 x 60,5 cm.

Dame au chapeau, la parisienne, vers 1936, huile sur toile, 80 x 60,5 cm.

Het Kwiatowska et Marcelle Challiol, un couple de femme, les « deux demoiselles » de l’atelier du 27 de la rue Delambre. La rue des grands ateliers de l’histoire. Quelques huiles de nus massifs maçonnés dans la matière, telles sculptées au couteau, des paysages de Provence si chère à l’artiste, la maison de Bramafam, et les natures mortes aux accents d’une méditerranée chantée.

Ces fameux légumes de la ratatouille. Ou encore ces canaux d’Amsterdam se reflétant dans des nords d’ocres

Une peinture solide, virile, d’où le mièvre est banni.

Het Kwiatkowska et Marcelle Challiol.

Het Kwiatkowska et Marcelle Challiol.

Tant de mystère reste encore sur cette œuvre, sur les éléments biographiques, sur la localisation des huiles. C’est un enthousiasme réel d’être à l’orée d’une telle redécouverte, certainement davantage d’informations viendront avec le temps et compléteront cette histoire. 

Ainsi la grande exposition de rentrée de la galerie Les Montparnos va-t-elle donner à voir une sélection de dessins et d’aquarelles choisie ainsi que des huiles fortes qui permettront aux visiteurs et amoureux de l’histoire de l’art du quartier de découvrir un nouveau nom de ce Montparnasse qui est le nôtre et celui de tous. Kwiatkowska. Une œuvre personnelle, libre et vraie, s’inscrivant pleinement dans la tenue de route de la galerie Les Montparnos qui est celle de l’Art Vivant.

Nu allongé, craie brune sur papier.

Nu allongé, craie brune sur papier.

Nous serons très heureux de vous accueillir et de vous présenter cette exposition lors du vernissage qui se déroulera le jeudi 25 octobre à partir de 18h30 et partager ainsi un beau moment en présence de Jean-François Thibault et de Marta Chrzanowska-Foltzer, historienne de l’art.

Jeune anglaise à la robe bleue, 1936, huile sur toile, 73 x 54 cm.

Jeune anglaise à la robe bleue, 1936, huile sur toile, 73 x 54 cm.

Exposition du jeudi 25 octobre au mardi 4 décembre 2018.

Voir les commentaires