maurice loutreuil (1885 - 1925)

Maurice Loutreuil, la video de l'exposition.

Publié le par LE BAL Mathyeu

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Invitation vernissage

Publié le par LE BAL Mathyeu

Rendez-vous le jeudi 21 novembre à partir de 18h30.

Rendez-vous le jeudi 21 novembre à partir de 18h30.

Le secret de la peinture me semble de plus en plus indéchiffrable.
Loutreuil

La galerie Les Montparnos est tout particulièrement fière de présenter cette exposition consacrée à Maurice Loutreuil, peintre incontournable de Montparnasse, dont la vie et l’oeuvre ont façonné la légende du quartier de l’Art moderne.
Les derniers instants de Maurice Loutreuil résument à eux seuls l’artiste qu’il fut : Alors qu’il est hospitalisé, son ami Christian Caillard lui annonce que son atelier du Pré-Saint-Gervais vient de brûler dans un incendie, emportant dans les flammes une importante partie de ses toiles. « Ce n’est pas grave », lui souffle Loutreuil avant de mourir, « l’important, c’est que je les aie peintes ». Il avait 39 ans.
Loutreuil a tout donné pour la peinture. Il lui a sacrifié sa vie. Son destin, si emblématique, est celui d’un grand maudit. Rien ne lui fut épargné : ni les deuils, ni la misère, ni la solitude. Une vie d’atelier et de privations, partagée entre Paris, Céret, l’Afrique et le Pré-Saint-Gervais où le peintre établira, trois ans avant de mourir, une baraque de fortune :


« Il habitait à la lisière du Pré-Saint-Gervais, dans un terrain râpé, sinistre, où il avait bâti, lui-même, un étrange atelier de bois, de toile et de verre, qui évoquait la coque d’une vieille barque renversée… Dedans, un poêle, la planche de trappiste sur laquelle il dormait, des livres et des fleurs… »
Roger Dévigne, Partisans, avril 1925

 

Autour de Loutreuil, que ses pairs considéraient comme l’une des figures les plus importantes de sa génération, gravitaient Soutine, Masson, Krémègne, Le Scouëzec, Ortiz de Zarate…
« L’époque est dominée par Loutreuil » : disait son ami Géo-Charles.
Il se trouvait laid, les femmes le délaissaient, pourtant il portait en lui cette quête profonde de l’inconnu. À Paris, on le surnommait « le Russe », « l'insoumis » ou encore « le solitaire du Pré-Saint-Gervais ». Il laisse une oeuvre rare, directe et puissante, cherchant dans les ombres de l’âme humaine les lumières de l’absolu.
Quelques semaines avant l’année du centenaire de sa disparition, la galerie Les Montparnos présente une sélection d’une cinquantaine d’oeuvres du peintre.

À l’Art Vivant !
Mathyeu Le Bal

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Exposition Loutreuil (1885 - 1925) : La part sacrificielle

Publié le par LE BAL Mathyeu

Exposition d'hiver :

Maurice Loutreuil

(Montmirail 1885- Paris 1925)

La part sacrificielle

21 novembre - 21 décembre 2024

Vernissage le jeudi 21 novembre à partir de 18h30.

Loutreuil assis devant son atelier, Pré-Saint-Gervais,1923-24

Loutreuil assis devant son atelier, Pré-Saint-Gervais,1923-24

Une enfance douloureuse

Né à Montmirail, non loin du Mans en 1885, Maurice Loutreuil passe son enfance et une partie de sa jeunesse dans la Sarthe. Il perd sa mère quelques mois après sa naissance; les premières années, il est confié à ses grands parents. Dès l’âge de 15-16 ans, il travaille comme clerc de notaire chez son père, à Noyen-sur-Sarthe. En 1904, ce dernier décède ; et Maurice continue son travail dans une autre étude jusqu’en 1909. L’année suivante, il contracte la tuberculose. Son frère Arsène, son aîné de trois ans, et lui se retrouvent orphelins et livrés à leur sort, contraints à prendre leur destin en main. Leur complicité est comparable à celle qui unissait Vincent et Théo Van Gogh. Arsène devient notaire et ne cessera jamais de soutenir son frère. Pour Maurice, c’est une jeunesse très éprouvante, minée par des difficultés financières. Pour y remédier, il n’a pas d’autres choix que de travailler, malgré une santé fragile. Le dessin devient l’échappatoire pour rompre avec l’ennui. Mais sa plus grande souffrance semble être d’ordre physique : le jeune homme se trouve laid. L’adolescence est pour lui une « véritable torture ». Les femmes ne le regardent pas et il portera sans cesse le fardeau de la solitude. Ces débuts tourmentés vont néanmoins forger sa personnalité et le doter de ce caractère fort qui rejaillira dans sa peinture.

LA RUE EN ALLANT VERS L’ÉGLISE, MAMERS 1923 - Huile sur toile - 46 x 55 cm

LA RUE EN ALLANT VERS L’ÉGLISE, MAMERS 1923 - Huile sur toile - 46 x 55 cm

« Pour réussir, je dois vivre dangereusement et de toutes les manières – je ne dois craindre ni maladie, ni accident, et faire rendre au moment présent tout ce qu’il peut rendre – c’est ainsi que je vis seulement de pain et de quelques légumes, oignon, poireau, salade, que je dépense pour plus de 100 francs de couleurs par mois et que je me passe de lait, beurre, fromage, linge blanc, matelas, café, tabac, coiffeur, etc. et de femme ! Tout cela pour couvrir à grand-peine avec mille difficultés, dépenses d’attention, de réflexion, de volonté,d’audace, des carrés de toile, dont plus des trois quarts me resteront pour compte, et dont le reste me demandera encore beaucoup de soins et de tracas et démarches, d’insuccès, de déboires pour les placer, et dont enfin un ou deux seulement trouveront enfin acquéreurs à desprix d’ailleurs très bas et écornés par les frais de présentation. Voilà succinctement quelle est notre vie de forçats, et nous n’en voudrions pas d’une autre, tellement toutes les autres formes actuelles de vie, nous semblent fourvoyées dans l’erreur. »

Lettre de Maurice Loutreuil à son frère Arsène,
Céret, 27 avril 1919

ÉLÈVE DESSINANT À L’ACADÉMIE, PARIS 1920 - Crayon et aquarelle sur papier

ÉLÈVE DESSINANT À L’ACADÉMIE, PARIS 1920 - Crayon et aquarelle sur papier

Paris-Montparnasse

De 1906 à 1909, Loutreuil suit les cours du soir du peintre Jules-Hervé Mathé (1868-1953), au Mans, où il acquiert les principes de l’académisme et de solides bases classiques. En 1909, le peintre découvre Paris et Montparnasse. Il s’inscrit au cours du soir de Ferdinand Humbert, élève d’Alexandre Cabanel. Il tente l’entrée à l’École nationale des Beaux-arts ainsi qu’à l’atelier Cormon, mais renonce à passer toutes les épreuves du concours. Pour survivre, il multiplie les petits boulots, peint le soir et devient caricaturiste pour les revues Le Pêle-Mêle, L’Assiette au beurre, Le Charivari, Le Sourire ou encore l’Indiscret. Rejetant bientôt l’enseignement académique, en inadéquation totale avec sa vision de l’art, il sait que sa vocation de peintre est ailleurs. Il parvient à obtenir une subvention de 500 francs annuelle et renouvelable jusqu’en 1914. En 1912, attiré par le travail à fresque et la possibilité d’oeuvrer en collaboration avec des architectes sur des grands formats, il s’inscrit dans l’atelier de Paul Baudouin (1844-1931). Bientôt, il reçoit ses premières commandes. Il réalise, entre autres, une fresque décorative pour l’entrée du pavillon français de l’exposition universelle de 1913, à Gand.

Dans l'atelier de M.Beaudoin, 1914, Loutreuil à gauche, André Masson au centre, Ralph Téléki assis au centre.

Dans l'atelier de M.Beaudoin, 1914, Loutreuil à gauche, André Masson au centre, Ralph Téléki assis au centre.

Les voyages, la guerre,
la rencontre avec André Masson

À cette date, Loutreuil commence à exposer certains de ses tableaux au Salon d’automne et s’initie aux techniques de la gravure. Chez Baudouin, il rencontre celui qui sera l’un des grands amis de sa vie, le peintre André Masson ; pendant des années les deux hommes seront inséparables. Avec André Masson et grâce à une bourse d’étude, ils partent une première fois en Italie afin d’étudier la fresque et s’imprégner des beautés du pays. Sur le chemin des chefs d’oeuvres, c’est la découverte de Florence, de Rome, d’Assise, de Sienne et de Pise. De retour à Paris, Loutreuil et Masson partagent un atelier situé au 6, rue Huyghens, là où un peu plus tard se dérouleront les soirées « Lyre et Palette ».
 

NATURE MORTE DANS L’ATELIER 1922-1923 - aquarelle sur papier - 37 x 50 cm

NATURE MORTE DANS L’ATELIER 1922-1923 - aquarelle sur papier - 37 x 50 cm

La guerre éclate. En août 1914, Loutreuil est exempté et déclaré impropre au service armé par le Conseil de Révision de la Sarthe, puis classé, en décembre de la même année, service auxiliaire par le Conseil de Révision de la Seine. Pour le peintre, qui est pacifiste, le devoir ne consiste pas à servir le drapeau sur le champ de bataille mais à affronter la toile vierge. La figure paternelle artistique qu’il admire et le passionne le plus est celle du sculpteur Auguste Rodin. Il lui écrit afin de « susciter un mouvement universel pour une action humanitaire des artistes face à la guerre, en vue d’en arrêter les effets funestes ».

PERSONNAGES VUS DE LA FENÊTRE, MARSEILLE 1919 - Aquarelle sur papier

PERSONNAGES VUS DE LA FENÊTRE, MARSEILLE 1919 - Aquarelle sur papier

Loutreuil quitte Paris et la violence de la guerre pour rejoindre à nouveau l’Italie. Il s’y rend seul cette fois-ci, sans Masson. C’est d’abord Rome, puis la Sardaigne où il séjournera une année dans une grande solitude, sa peinture s’imprégnant des couleurs et des coutumes locales. En 1916, il est à Naples : « l’insoumis » est dénoncé et arrêté pour désertion et espionnage. De retour en France, il est incarcéré durant de longs mois dans une prison à Marseille. Un médecin bienveillant lui trouve un syndrome de « folie raisonnante à type sociale » et parvient à le faire libérer. En 1917, la liberté retrouvée, il part en Tunisie où il séjournera un an. À son retour en 1918, il se rend à Cagnes avec Masson, puis à Martigues en solitaire où il s’installe quelques temps. De nouveau à Paris, Loutreuil fait la connaissance d’une peintre, Suzanne Dinkespiler (1895-1984). Ils ont une liaison de très courte durée : désillusion pour le peintre qui croyait avoir enfin trouvé l’âme soeur. Affecté, il plonge dans un profond désarroi, un sentiment de vide, habité d’émotions contradictoires, entre dépressions et fortes inspirations picturales. La solitude est une épreuve de plus en plus pesante, une souffrance qui ne le quitte plus, même s’il peut compter sur le réconfort de ses amis. La peinture seule demeure sa véritable compagne et atteint progressivement sa pleine puissance évocatrice.

Avenue du Maine, le pont du chemin de fer, 1920, Paris, 54 X 65 cm.

Avenue du Maine, le pont du chemin de fer, 1920, Paris, 54 X 65 cm.

Pays de cocagne : le soleil de Céret

En 1919, Loutreuil et Masson rejoignent un autre peintre, Pinchus Krémègne. Ensemble, ils vont chercher le soleil à Céret, au coeur de la catalogne. Pour Loutreuil, loin de sa Sarthe natale, c’est la découverte des couleurs du Sud, de ses lumières, des paysages méridionaux qui font prendre à sa peinture un tournant nouveau. En l’espace de quelques années, Céret est devenu un véritable foyer artistique, un peu à la manière de l’école de Pont-Aven en Bretagne, au point qu’on peut parler du « groupe de Céret », constitué de peintres d’avant-garde et autres initiés. Céret a d’abord vu l’installation de trois artistes : le sculpteur catalan Manolo Hugué (1872-1945), le peintre cubiste Franck Burty Haviland (1886-1971), qui a quitté son atelier de la rue Notre-Dame-des-Champs accompagné d’un troisième larron, le compositeur Déodat de Séverac (1872-1921). Manolo et Franck Burty invitent en 1911 un autre ami à venir les rejoindre : Pablo Picasso. Braque a suivipuis, en 1913, Juan Gris, Auguste Herbin et Max Jacob, ce qui vaudra à Céret d’être surnommé par André Salmon « La Mecque du cubisme ». Vers 1918-1919, Céret accueille des protagonistes de La Ruche : Soutine, Krémègne et Chagall. C’est dans ce contexte que Loutreuil et Masson arrivent. Les toiles de Loutreuil se nourrissent alors de cet « amour de la matière » qu’il cherche en peinture. Au début de l’été 1919, Loutreuil est à Marseille. De la fenêtre de sa chambre d’hôtel, il saisit sur le vif à l’aquarelle les filles de joies sur le trottoir conversant avec des messieurs (cf. oeuvre p. 67). Au mois d’août, il part pour l’Espagne et retrouve Suzanne Dinkes à Soller de Majorque. Hélas pour Loutreuil, la peintre n’est pas seule. Ensemble ils partagent quelques séances de travail sur les mêmes sujets. Chacun réalise sa version de Femme allaitant son enfant (cf. p. 31).

PROJET D’AFFICHE POUR ISADORA DUNCAN AU THÉÂTRE DES CHAMPS ÉLYSÉES 1913-1914 - Fusain et aquarelle sur papier

PROJET D’AFFICHE POUR ISADORA DUNCAN AU THÉÂTRE DES CHAMPS ÉLYSÉES 1913-1914 - Fusain et aquarelle sur papier

Retour à Paris,
le temps des rencontres et des expositions

À la fin de l’année 1919, Loutreuil retourne à Montparnasse et fréquente la Grande Chaumière. Il commence une série de dessins et d’aquarelles d’attitudes consacrée à l’« académie ». Il se met au fond de la classe et saisit sur le vif les étudiants de dos en train de dessiner d’après modèle. Les artistes l’affublent bientôt d’un surnom : « le Russe ». Le Sarthois n’a pourtant rien à voir avec les steppes, mais ses yeux bleus bien clairs et son abattement moral chronique lui valent cette appellation. Il est vrai aussi qu’il lit Tolstoï, le citant avec aplomb, appliquant dans sa peinture les même préceptes que l’écrivain : un art populaire, à vocation sociale, « simple et accessible à tous ». Les artistes slaves de Montparnasse reconnaissent en lui un compatriote d’esprit. Avec Krémègne, il partage des séances de travail, chevalet contre chevalet. Ses liens amicaux à Montparnasse sont pour beaucoup tissés dans la communauté des artistes étrangers : Ortiz de Zarate, Soutine, Krémègne, Survage, Terechkovitch, Mendjizky…

« Il était avant tout dénué de charmes. Fort grand, large d’épaules, très maigre, avec une tête massive, comme disproportionnée. Des cheveux blonds coupés ras au-dessus d’un front immense, un front magnifique ; des pommettes saillantes, un bon nez (oui vraiment, un bon nez) comme en ont parfois certains de ces paysans auxquels il ressemblait. On ne pouvait faire attention à sa bouche, cachée qu’elle était par une moustache. Des sourcils touffus d’un beau dessin, et, sous l’arcade sourcilière un regard bleu, mouillé, naïf, un regard à la fois d’enfance et de gravité qui surprenait par l’inattendu de sa profondeur. On le trouvait laid. Pour rectifier cette erreur, il n’était que de le voir sourire... Son sourire contenait sans doute tout l’amour qu’il n’avait pu donner. (…) Quand nous l’avons connu, il faisait assez penser à un jardin après la tempête, alors, n’est-ce pas, on ne peut pas juger. »
Irène Champigny

AUTOPORTRAIT DE PROFIL 1924 - Crayon sur papier

AUTOPORTRAIT DE PROFIL 1924 - Crayon sur papier

À Montparnasse, il fréquente les cafés et brasseries du quartier ainsi que les expositions. Très tôt, dès sa première arrivée à Paris, il montre un vif intérêt pour la musique, les grands sentiments qu’elle fait naître, la recherche de l’harmonie qu’elle sollicite. Ce lien avec le rythme qui la rapproche de la poésie. La danse l’inspire aussi beaucoup, l’expression du mouvement, de prolongement du corps par la gestuelle le fascine. Après avoir assisté aux Tuileries à plusieurs représentations d’Isadora Duncan, il est profondément marqué par ses « danses libres », sa grâce et sa beauté. Suivront de nombreuses études de la danseuse, dessins et petites aquarelles. Son souhait est de parvenir à concilier la musique et la danse avec sa peinture.
« J’ai une immense faim de musique et je veux en faire en peinture. Je crois qu’il y a beaucoup à tenter de ce côté, par opposition formelle avec la littérature que je veux rejeter complètement de la peinture ; arriver à quelque chose qui charme, qui émeuve et qu’on chérisse et qui vous soit une source où puiser de la joie pure, du bonheur, toutes les variétés du bien, suivant la personne elle-même qui la regardera. »

GROUPE D’ÉLÈVES DE DOS EN ACADÉMIE, PARIS ; FEMME EN BLEU PEIGNANT
GROUPE D’ÉLÈVES DE DOS EN ACADÉMIE, PARIS ; FEMME EN BLEU PEIGNANT

GROUPE D’ÉLÈVES DE DOS EN ACADÉMIE, PARIS ; FEMME EN BLEU PEIGNANT

Vient le temps des expositions, des Salons et des galeries. Il expose chez Sauvage, Devambez, Chéron, Bernheim mais les ventes sont rares. En 1920, on le retrouve au Salon des artistes indépendants. Un an plus tard, il participe avec le poète Charles Vildrac, au Salon de l’oeuvre anonyme dont ils sont les deux initiateurs. 1921 est l’année des rendez-vous décisifs. Loutreuil est chargé d’organiser une exposition collective présentée à la galerie Devambez, réunissant les artistes les plus représentatifs de la peinture moderne. Il réalise lui-même les plans de l’accrochage, plaçant son tableau à côté d’un lapin écorché de Soutine.

Femme au chapeau noir, 1921 ou 1922, 104 X 62,5 cm

Femme au chapeau noir, 1921 ou 1922, 104 X 62,5 cm

Puis il présente son travail lors d’une exposition organisée par le collectif de L’Encrier dont fait partie Marie Vassilieff. La même année en avril se déroule la fameuse exposition au Café du Parnasse intitulée « Quarante Sept Artistes Exposent au Café du Parnasse » où ses oeuvres côtoient celle de Soutine, Le Scouëzec, Clergé, Ortiz de Zarate, Mendjizky... Il est présent dans de nombreuses expositions de La Compagnie ambulante des Peintres et Sculpteurs Professionnels. Il participe à la « Foire aux Croûtes » organisée par la Commune libre de Montmartre. Il se fait de nombreux amis dans la bande du Parnasse et mène une vie active au sein du quartier, ce qui lui permet de sortir d’un vide affectif de plus en plus pesant. Dans sa peinture, il rejette toute appartenance à un mouvement. Il veut être lui-même avant tout, et sa peinture en est la manifestation profonde. Parfois à court de modèle, il est contraint d’embaucher : ce sera entre autres Aïcha Goblet ainsi sans doute que Kiki.

Café du Parnasse, 1921Café du Parnasse, 1921

Café du Parnasse, 1921

Le Groupe du Pré-Saint-Gervais

Ayant hérité d’un peu d’argent de ses parents, Loutreuil s’éloigne de Montparnasse et parvient à acquérir en 1922 une petite maison à Belleville. Par manque de moyen, il finira par la louer et s’installera dans un atelier construit au fond du jardin. 1922, c’est aussi la date de sa première exposition personnelle au siège de la revue Montparnasse dirigée par Paul Husson. Il séjourne ensuite quelque temps à Berlin ; certaines oeuvres réalisées là-bas, de grande qualité, feront l’objet d’une présentation au Salon d’automne. En 1923, dernière grande amitié de sa vie, Loutreuil rencontre un jeune peintre du nom de Christian Caillard (1899-1985). Neveu de l’écrivain Henri Barbusse, Caillard deviendra l’un des représentants des « peintres de la réalité poétique ». Caillard considérait Loutreuil comme son maître et ami. Et par son intermédiaire, Loutreuil fait la connaissance d’Irène Champigny, qui sera une amie dévouée jusqu’à la fin.

L’atelier de Loutreuil, 61 rue du Pré-Saint-Gervais, Paris 19e arrondissement...
L’atelier de Loutreuil, 61 rue du Pré-Saint-Gervais, Paris 19e arrondissement...
L’atelier de Loutreuil, 61 rue du Pré-Saint-Gervais, Paris 19e arrondissement...
L’atelier de Loutreuil, 61 rue du Pré-Saint-Gervais, Paris 19e arrondissement...
L’atelier de Loutreuil, 61 rue du Pré-Saint-Gervais, Paris 19e arrondissement...
L’atelier de Loutreuil, 61 rue du Pré-Saint-Gervais, Paris 19e arrondissement...

L’atelier de Loutreuil, 61 rue du Pré-Saint-Gervais, Paris 19e arrondissement...

Autour de Loutreuil, un cercle se forme, il sera baptisé le « Groupe du Pré-Saint-Gervais ». Composé de Christian Caillard, d’Irène Champigny, de Béatrice Appia, de Pinchus Krémègne et du peintre et écrivain Eugène Dabit, l’auteur du roman L’Hôtel du Nord. En quête de nouveaux horizons, Loutreuil entreprend en 1924 un voyage au Sénégal. À son retour, il est épuisé et trouve en la compagnie de ses amis des moments de paix et de réconfort. Ayant contracté une hépatite virale lors de son séjour en Afrique, Loutreuil décède à l’Hôpital Broussais à Paris à l’âge de 39 ans. De sa vie aussi intense que courte, il laisse au monde une oeuvre rare : 350 huiles sont répertoriées à ce jour. Un incendie ayant ravagé son atelier, Loutreuil avait pris soin, avant sa mort, de léguer ses oeuvres rescapées à Christian Caillard, son ami des dernières heures.

Mathyeu Le Bal

(Source biographique : Montparnasse, Quand Paris éclairait le monde, Mathyeu Le Bal, Paris, Albin Michel, 2022).

NU ALLONGÉ, JAMBES REPLIÉES 1920-1922 - Huile sur toile - 60 x 81 cm

NU ALLONGÉ, JAMBES REPLIÉES 1920-1922 - Huile sur toile - 60 x 81 cm

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Prochainement : l'exposition d'hiver

Publié le par LE BAL Mathyeu

La galerie Les Montparnos est particulièrement fière de vous présenter cette exposition exceptionnelle consacrée à l'une des figures les plus impressionnantes du Montparnasse de l'entre-deux-guerres : le peintre Maurice Loutreuil (1885 - 1925).

La galerie Les Montparnos est particulièrement fière de vous présenter cette exposition exceptionnelle consacrée à l'une des figures les plus impressionnantes du Montparnasse de l'entre-deux-guerres : le peintre Maurice Loutreuil (1885 - 1925).

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