Invitation vernissage
Le secret de la peinture me semble de plus en plus indéchiffrable.
Loutreuil
La galerie Les Montparnos est tout particulièrement fière de présenter cette exposition consacrée à Maurice Loutreuil, peintre incontournable de Montparnasse, dont la vie et l’oeuvre ont façonné la légende du quartier de l’Art moderne.
Les derniers instants de Maurice Loutreuil résument à eux seuls l’artiste qu’il fut : Alors qu’il est hospitalisé, son ami Christian Caillard lui annonce que son atelier du Pré-Saint-Gervais vient de brûler dans un incendie, emportant dans les flammes une importante partie de ses toiles. « Ce n’est pas grave », lui souffle Loutreuil avant de mourir, « l’important, c’est que je les aie peintes ». Il avait 39 ans.
Loutreuil a tout donné pour la peinture. Il lui a sacrifié sa vie. Son destin, si emblématique, est celui d’un grand maudit. Rien ne lui fut épargné : ni les deuils, ni la misère, ni la solitude. Une vie d’atelier et de privations, partagée entre Paris, Céret, l’Afrique et le Pré-Saint-Gervais où le peintre établira, trois ans avant de mourir, une baraque de fortune :
« Il habitait à la lisière du Pré-Saint-Gervais, dans un terrain râpé, sinistre, où il avait bâti, lui-même, un étrange atelier de bois, de toile et de verre, qui évoquait la coque d’une vieille barque renversée… Dedans, un poêle, la planche de trappiste sur laquelle il dormait, des livres et des fleurs… »
Roger Dévigne, Partisans, avril 1925
Autour de Loutreuil, que ses pairs considéraient comme l’une des figures les plus importantes de sa génération, gravitaient Soutine, Masson, Krémègne, Le Scouëzec, Ortiz de Zarate…
« L’époque est dominée par Loutreuil » : disait son ami Géo-Charles.
Il se trouvait laid, les femmes le délaissaient, pourtant il portait en lui cette quête profonde de l’inconnu. À Paris, on le surnommait « le Russe », « l'insoumis » ou encore « le solitaire du Pré-Saint-Gervais ». Il laisse une oeuvre rare, directe et puissante, cherchant dans les ombres de l’âme humaine les lumières de l’absolu.
Quelques semaines avant l’année du centenaire de sa disparition, la galerie Les Montparnos présente une sélection d’une cinquantaine d’oeuvres du peintre.
À l’Art Vivant !
Mathyeu Le Bal