Exposition Grand Large, du bord à l'inconnu

Publié le par LE BAL Mathyeu

Comme chaque année, la galerie Les Montparnos prend ses quartiers d'été à la galerie de Bretagne à Quimper. Au coeur de ses trois espaces, nous serons heureux de vous accueillir avec un beau programme.

Pour son exposition estivale, la galerie de Bretagne réunit 9 artistes contemporains reconnus. Peintures, œuvres sur papier, céramiques.

Pour son exposition estivale, la galerie de Bretagne réunit 9 artistes contemporains reconnus. Peintures, œuvres sur papier, céramiques.

La géographie bretonne est propice à l’exploration de ce que l’on nomme aujourd’hui le paysagisme abstrait. En quête d’un point de bascule, les peintres se sont adossés à la nature pour tenter de voir au-delà. Le paysagisme abstrait est un compromis que la nature ne cesse jamais d’irriguer. Le paysage breton, son front de falaises déchiquetées, incarne, plus que tout autre sans doute, cette avancée vers l’inconnu. La ligne de crête qui sépare la terre du large est une subtile métaphore de ce qui sépare la figuration de l’abstraction.

Cette approche, héritée de Turner ou de Monet, a conduit de nombreux peintres au seuil des visibilités. En cette frontière brumeuse, le paysage est riche de nuances et de possibilités nouvelles. Il n’est pas inutile de rappeler que certaines œuvres figuratives contiennent une essence abstraite profonde quand d’autres, abstraites, abritent des paysages, des objets ou des figures identifiables. Dans ce dialogue entre l’homme et la forme, le champ ne peut être qu’ouvert. Tant d’œuvres d’abstraites témoignent de cette existence des motifs intérieurs, horizons inexplorés des profondeurs humaines. Abstraire l’accessoire pour conserver les silhouettes de l’essentiel. Laisser l’inconscient remonter à la surface. Autant d’allusions voire d’illusions que de mirages sont les sous-couches du tableau. Dans les mystères de l’abstraction, le paysagisme abstrait offre, tel un fanal dans l’obscurité, cette liberté de trouver un lieu, un repère plus ou moins reconnaissable.

Par cette aventure du rebord, certains peintres ont franchi la « ligne », quittant le support du paysage pour l’abstraction pure. D’autres se sont arrêtés avant. En Bretagne, les artistes ont interrogé ce bout-du-monde du réel, réinventant les paysages que l’on a désignés comme abstraits.