Marc Dailly, Les lumières de l'intime
Exposition d'automne
Marc Dailly
Les lumières de l'intime
10 octobre - 16 novembre 2024
Vernissage le jeudi 10 octobre à partir de 18h30
Marc Dailly est né à Genève en 1978. Il fait ses études à Lyon, à l’école Emile Cohl où il obtient en 2004 un diplôme d’illustrateur. Rapidement, il se consacre à sa première passion, la peinture. Privilégiant le travail sur le motif, il peint à l’huile sur des petits formats. Les scènes d’intérieur, les portraits de famille, les paysages, les natures mortes révèlent avec délicatesse les mystères du quotidien. Aujourd’hui, Marc Dailly vit et travaille à Lyon. Sa peinture est exposée en France et à l’étranger.
Les lumières de l’intime
Ton ombre est là, sur ma table
Et je ne saurais te dire
Comment le soleil factice des lampes s'en arrange
Je sais que tu es là
Et que tu ne m'as jamais quitté, jamais…
Léo Ferré, La lettre, 1978
L’abat-jour de la lampe d’un bleu-vert opalin éclaire la pièce d’un jour discret. Telle une passante, la lumière fend l’obscurité, caresse les visages, les objets, les meubles, le contour des choses. Elle est là, vaporeuse, souffle sans chair d’une présence éphémère. Dans la pénombre, elle lève le voile sur l’intimité. C’est un paysage intérieur. Entre la clarté tamisée des lampes et celle, plus forte, que les fenêtres diffusent, il y a, aussi, celle du peintre. Elle surgit de sa caverne, du fond humain.
Dans les œuvres de Marc Dailly, les mouvements du quotidien sont saisis, comme ralentis par le pinceau. La vie est là, toute d’une gestuelle retenue. Le sujet familier est anobli. Par cette lumière, ce choix de couleurs, de disposition naturelle des choses, le regard pénètre et se blottit dans un tableau ouvert comme un refuge. Le monde extérieur et le fracas des agitations n’y entrent. Rien ici ne saurait blesser ce que la toile donne à lire, à entendre. Et les silences traduisent.
Sur de petits formats, Marc Dailly peint les moments qui durent : la lecture, une sieste dans le demi-jour, une enfant concentrée à ses devoirs, une séance de pose dans l’atelier ou improvisée dans une pièce de la maison. Il y a la salle à manger, l’atelier, le salon. Derrière la fenêtre, c’est le dehors : un parc, une plage, les hauts murs des immeubles, les gens, un square, les rues, une ville, un jardin. A la fois dedans et hors du monde, le temps de la pose, le silence se rend visible, sa présence patiente devient matière. Un chat passe parmi les meubles, le petit déjeuner du matin est sur la table, et plus tard les ombres du soir s’étirent sous la lumière solitaire de la lampe. Chaque œuvre s’offre, exquise, au regard comme un temps de pose du temps lui-même, dont la toile compose le décor.
Ici, tout est à sa place, ordonné par le parti pris de la vie elle-même. Cet autre temps, c’est celui du tableau, de ces heures qui demeurent, de ce qui ne fuit pas, de ce qui mérite d’être gardé. Un tableau, un cadrage, cet espace limité où les êtres, les objets autant que les formes et les couleurs attendent quelque chose de cette lumière qui se propage. Suggère-t-elle une réponse ? Des chaises en bois, des bols, un vase, des fleurs, les plis d’une nappe, le tombant du rideau, un canapé bleu, un vieux fauteuil, un guéridon, des murs blancs dialoguent avec l’éclat nacré des lampes. Autant de lenteurs que de lueurs, de contrastes et de vibrations que d’éclat secret des apaisements.
C’est ainsi que se découvre l’œuvre du peintre Marc Dailly, d’une grande qualité, toute en douceur, au souffle des lumières intérieures. Ses tableaux sont des portes et des fenêtres ouvertes sur un aujourd’hui qui se donne peu à peu à reconnaître comme étant le nôtre.
A l’occasion de l’anniversaire de ses 15 ans, la galerie Les Montparnos est très heureuse de vous inviter au vernissage de son exposition d’automne consacrée au peintre Marc Dailly, Les lumières de l’intime, qui se déroulera le jeudi 10 octobre à partir de 18h30. En compagnie du peintre et autour de ses œuvres, nous partagerons un moment chaleureux sous bonne veille de l’esprit des Montparnos.
A l’Art Vivant !
Mathyeu Le Bal
à venir : l'exposition d'automne !
15 ans !
Evénement :
Cette année la galerie Les Montparnos fête ses 15 ans.
15 ans d'une belle aventure au service de Montparnasse et de la défense de l'art vivant.
Rendez-vous le jeudi 10 octobre pour souffler les bougies et célébrer ensemble ce moment à l'occasion du vernissage de la très belle exposition d'automne à venir, actuellement en préparation.
Mathyeu Le Bal
"Dans l'époque" rendez-vous cet été à la galerie de Bretagne à Quimper
Comme chaque année la galerie Les Montparnos prend ses quartiers d'été à Quimper pour la saison estivale. Rendez-vous dans nos trois galeries au pied de la Cathédrale.
Dans l’époque
L’an passé, la Galerie de Bretagne a célébré ses 30 ans, commémorant sans nostalgie trois décennies d’aventures personnelles auprès de figures si souvent fameuses ou extraordinaires, d’expos, de publications, d’événements. Aujourd’hui s’ouvre un nouveau chapitre, celui de l’inconnu.
Qu’est-ce qu’une galerie ? C’est la tenue d’une ligne, d’un esprit. Ce sont des choix dirigés par le mystère de l’instinct et des rencontres. Une galerie, c’est la personnalité et l’œil d’un galeriste. Mais aussi et surtout, c’est le miroir de l’époque.
Et que dit notre époque ? Une accélération sans égale du temps. Découvertes scientifiques, progrès techniques, bouleversements sociologiques, se succèdent à un rythme tel que la raison est parfois éberluée. Même la philosophie qui fut il y a peu encore l’un des piliers de l’esprit n’est plus considérée que comme un généraliste de la pensée. Alors l’art ? Depuis l’explosion de la modernité, l’art n’est plus considéré comme un accompagnateur mais comme un acteur de la société. Mais qui aujourd’hui écrit les rôles ? Est-il encore un texte ? La situation est inédite et passionnante… L’aventure est possible derrière chaque porte d’atelier.
L’art est comparable au jardin où l’on observe les graines devenir plants. C’est clos, sans bruits et ça respire. Jardin, nature sauvage ou fleuve souterrain, l’art transforme l’époque, il la modèle subtilement. L’art c’est l’esprit qui passe, c’est la petite lumière qui repousse l’ombre.
Mais alors que peindre dans notre ère de la Postmodernité ? La réponse est simple : le Vivant ! Les thèmes ne manquent pas : portraits, paysages, nature morte… L’abstraction, enfant d’un XXe siècle génial, n’a pas tué la peinture. L’art est toujours vivant aujourd’hui. Certains modernes ont peut-être sous-estimé les ressources inépuisables du dialogue entre l’esprit et le monde. Aujourd’hui, la conscience a évolué vers d’autres horizons. L’art est un moyen de résister à la laideur. Dans un monde d’écrans, de l’hyper connecté, les artistes renouent avec la nature, la spiritualité, le métier de la main. Leurs œuvres s’enracinent et s’incarnent dans une intimité profonde et charnelle. Dans cette accélération technologique sans précédent, l’art rappelle l’importance de l’épaisseur du temps. Du bruit et des flots d’images au silence et à la lenteur du tableau.
Fruit de son époque, l’art en permet aussi l’exploration. Il se pose parfois en réaction, il en saisit toute la substantifique moelle et la traverse. Dans notre époque du règne technique, il réaffirme la place de l’homme. Quel défi enthousiasmant ! C’est une belle époque.
A l’Art Vivant !
Mathyeu Le Bal
Chapitre I
Les Montparnos, écoles Bretonnes Postimpressionistes et modernes, une poésie des couleurs avec François Gall, David Seifert, Ossip Lubitch, Alexandre Pineau, Christian Caillard…
Chapitre II
Ils sont d’aujourd’hui, avec Brigitte Conan, Pierre Karreg, François Dupuis, Jym, Pascal Pichon, Thierry Bécouarn, Ronan-Jim Sevellec, Martin Laquet, Christophe Marion.
Chapitre III
Le Scouëzec – Clergé, un duo de l’art moderne.
Exposition Christophe Marion & Martin Laquet : le catalogue en ligne
Christophe Marion & Martin Laquet "J'ai rêvé le réel"
Publishing platform for digital magazines, interactive publications and online catalogs. Convert documents to beautiful publications and share them worldwide. Title: Christophe Marion & Martin ...
Rencontre poésie
Chers amis de la galerie,
Comment ne pas finir en beauté cette saison parisienne...
Dans le cadre de l'exposition Christophe Marion et Martin Laquet J'ai rêvé le réel qui s'achevera alors même que se tiendra à Paris le Salon de la Poésie, la galerie organisera pour le finissage un moment privilégié : Cécile A. Holdban et Christian Viguié, deux poètes et écrivains amis des peintres de l'exposition viendront lire leurs oeuvres parmi les peintures exposées.
Rendez-vous donc le vendredi 21 juin premier jour de l'été à 18h30 avec les quatre artistes pour conclure cette année autour d'un verre de l'amitié.
A l'Art Vivant !
Invitation vernissage
Christophe Marion & Martin Laquet, J'ai rêvé le réel
Exposition
Christophe Marion & Martin Laquet
J'ai rêvé le réel
16 mai - 22 juin 2024
Vernissage le jeudi 16 mai à partir de 18h30
L’Art moderne fut un séisme. Des impressionnistes jusqu’aux confins de l’abstraction il éclata dans le monde entier, laissant derrière lui comme une dévastation soufflée. Que reste-t-il de la peinture après un XXe siècle qui a tout révolutionné ? Que peindre après Cézanne, Picasso, Kandinsky, Bonnard, Mondrian ou Rothko ? Que faire quand Miró professe qu’il veut tuer la peinture, quand Malevitch prône comme unique moyen de salvation l’art du « sans objet » et le « zéro des formes » ?
Les peintres de la modernité possédaient le don de détruire les limites. Génération Falstaffienne ! Dans une époque tiraillée par les guerres, la faim et la misère, leurs œuvres témoignent d’une tension terrible pour survivre et accoucher d’un monde nouveau au milieu du chaos. En apparence ils ont donc tout dit, tout montré. Leurs œuvres sont aujourd’hui sanctuarisées et provoquent des queues interminables dans les musées. Les foules se pâment et s’agenouillent devant ces nouveaux talismans, sacré d’un autre univers, dans une exégèse infinie.
Comment s’attaquer à la toile neuve en conscience de ce passé si illustre et finalement encombrant ? Pour le peintre actuel, le terrain semble miné à chaque coup de pinceau. Référence à un tel par ici, à tel autre par-là… Où aller pour éviter le piège ? Qu’on ne lui dise surtout pas : « ça ressemble à… ». Ils étaient si fort ceux d’avant. La tentation était grande d’en finir avec la peinture et de refermer le livre, ne restant que des ombres et de la poussière. L’époque paraît timide, comme si elle n’osait plus la beauté ?
En 2023, la galerie Les Montparnos avait organisé une exposition intitulée Le Jardin, réunissant dix peintres autour d’un thème libre. Dans ce constat du champ de ruines, en retrait du monde, ces artistes presque orphelins étaient revenus à la terre intérieure, cultivant le cycle du jour. De belles œuvres étaient apparues. L’audace d’une simplicité profonde procura aux amoureux un plaisir retrouvé. N’est-ce pas une joie secrète de semer une graine qui deviendra un plant et produira des fruits ?
Que reste-t-il alors de la peinture ? La réponse est très simple : il reste des paysages, des natures mortes, des portraits, des nus, l’atelier… Il reste la lumière, les couleurs… Il reste aujourd’hui et demain, le quotidien, son épaisseur, cette empreinte de l’éternité. Un tableau, même abstrait, sera toujours une image plus ou moins vraie d’une réalité à trouver. Le monde d’aujourd’hui est neuf. Les génies d’autrefois sont au chaud dans les musées, leurs œuvres inscrites dans la postérité du ciel.
Pour cette exposition, la galerie Les Montparnos présente les œuvres de Christophe Marion et Martin Laquet, deux Lyonnais montés à Paris. Ils se connaissent bien, sont amis et exposent régulièrement ensemble. Leur peinture est intérieure, hautement simple : des vues d’atelier, la lumière qui passe au travers des pièces et se dépose sur les choses ; des objets agencés sur une table ; des couleurs qui apparaissent et disparaissent comme les heures. Leurs œuvres contiennent ce qu’il faut de détermination et de retenue. Christophe Marion et Martin Laquet sont les gardiens d’une peinture où n’entre nulle émotion criarde. Avec mesure ils appliquent sur la toile ou le papier le tempo lent du quotidien. Et leurs œuvres procurent le bonheur d’un intemporel retrouvé.
J’ai rêvé le réel, dit le titre de l’exposition.
Portraits, paysages, nus, natures mortes… les brumes du réel, c’est aussi cela l’abstraction. Le jour se lève, entre dans l’atelier. Demain sera toujours nouveau. Tant qu’il y aura des peintres il y aura des tableaux. Ouvrons grand portes et fenêtres et que les courants d’air heureux balayent la poussière.
À l’Art Vivant !
Mathyeu Le Bal