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Exposition Le Jardin

Publié le par LE BAL Mathyeu

EXPOSITION

Le Jardin

Benjamin Bozonnet, Claire Chauvel,  Assunta Genovesio, Frédéric Jacquin, Sinéad Lucey, Pascal Pichon, Alexandre Rosa, Jean-Noël Selve, Anne-Christine Tcheuffa-Marcou, Albertine Trichon.

 

16 mars - 04 mai 2023

 

Vernissage le jeudi 16 mars à partir de 18h30.

Benjamin Bozonnet (Né à Lyon en 1974)

Benjamin Bozonnet (Né à Lyon en 1974)

Sous un ciel au bleu discrètement protecteur se dissimule un jardin. On le découvre entouré d’un cloître de végétation mêlé aux vestiges de pierres anciennes, laissées là, moussues d’un quelque abandon. Une fois trouvé le chemin pour y accéder, on entre en passant sous une voûte de lierres et de racines. Il faut encore franchir une petite barrière. Ses couleurs ont la fraîcheur passée des âges. Elle se tient, bancale, à califourchon entre le monde du dehors et celui du dedans.

Claire Chauvel (Née à Maisons-Laffitte en 1986)

Claire Chauvel (Née à Maisons-Laffitte en 1986)

Figée tel un péage de rouille sans péage ni rouille, elle est entrouverte à ceux qui s’en approchent. S’y faufiler c’est laisser derrière soi le dehors qui a, ou aurait, pour nom : vacarme, agitation, tintamarre, occupations.

Assunta Genovesio (Née à Paris en 1972)

Assunta Genovesio (Née à Paris en 1972)

On entre en le jardin comme on quitte le hors, au pas hésitant d’un désir délicieux, bien conscient de ne s’étonner trop qu’on aura du mal à revenir en arrière.

A l’entrée, on trouve, somnolant dans l’herbeune pierre où l’on déchiffre cette inscription :

Hortus Conclusus, soror mea, sponsa ;

Hortus conclusus fons signatus

Que de vagues souvenirs de lycée pourraient traduire ainsi :

Ma sœur et fiancée est un jardin enclos ;

le jardin enclos est une source fermée.

Frédéric Jacquin ( Né à Amiens en 1966)

Frédéric Jacquin ( Né à Amiens en 1966)

Alors, de lente avancée en ce en, l’extérieur s’éloigne et ne demeure de lui que l’écho assourdi des tumultes. C’est un clos. Un havre. C’est un genre de paix qui a pour nom beauté. On s’y avance encore et c’est un comme silence. Les hommes et femmes qui y travaillent aux heures des jours y paraissent à l’œuvre à la manière de lire aux pages d’un livre d’heures.

Sinéad Lucey (Née à Cork, Irlande, en 1968)

Sinéad Lucey (Née à Cork, Irlande, en 1968)

D’eux naissent ces couleurs et ces formes grimpantes qui s’harmonisent les unes aux autres dans un langage aux phrases de senteurs, à laisser revenir en mille et une nuances les vers du poète :

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,

luxe, calme et volupté.

Sagesse venue, sont cultivés dans ce jardin les plus beaux fruits et les plus éclatantes fleurs. La terre y est fertile.

Pascal Pichon (Né à La Châtre, Berry, en 1966)

Pascal Pichon (Né à La Châtre, Berry, en 1966)

Sous le bleu, les verts, les ocres et les rouges sont maîtrisés et irriguent les regards d’une haute patience.

Et par elle, s’apercevoir que ceux qui travaillent là, en ce jardin, sont des peintres et que le jardin est leur œuvre. Un écho du jardin intérieur, un terreau de couleurs enfouies, recouvertes par des souches enracinées et les éboulis de vieux murs qui ne soutiennent plus grand chose.

Alexandre Rosa ( Né à Paris en 1978)

Alexandre Rosa ( Né à Paris en 1978)

Le jardin, fût-il si longtemps abandonné, que nous avions perdu son souvenir, la trace du chemin pour y revenir ?

Du brouhaha des extérieurs aux couleurs d’un mystère. Une nature retrouvée. Une nature ; laquelle… ? La terre comme palette… Les palettes de la terre.

Jean-Noël Selve ( Né à Suresnes en 1970)

Jean-Noël Selve ( Né à Suresnes en 1970)

De là, sans mots y réécouter le chant des couleurs, dans le refrain des lents bleus.

De la terre sur les mains et l’espérance des couleurs.

Anne-Christine Tcheuffa-Marcou (Née à Paris en 1969)

Anne-Christine Tcheuffa-Marcou (Née à Paris en 1969)

C’est un jardin enclos, entouré d’antiques pierres, l’on y accède en passant sous une voûte de lierres, en poussant la petite barrière.

Albertine Trichon (Née à Paris en 1976)

Albertine Trichon (Née à Paris en 1976)

A l’Art Vivant !

Mathyeu Le Bal

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Catalogue de l'exposition Jean-Noël Selve

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À découvrir en ligne le catalogue de l'exposition
Jean-Noël Selve - Le Sauvage est un Ciel
 

en cliquant sur le lien ci-dessous :

 
* La version papier du catalogue est disponible à la galerie (5 euros).
 

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Invitation vernissage - Le jeudi 23 mars à partir de 18h30.

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Jean-Noël Selve - Le Sauvage est un Ciel

Jean-Noël Selve - Le Sauvage est un Ciel

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Découvrez la vidéo de présentation de l'exposition.

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La galerie remercie chaleureusement François Marhic pour la réalisation de cette vidéo.

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Exposition Jean-Noël Selve - Le Sauvage est un Ciel

Publié le par LE BAL Mathyeu

Exposition de printemps

Jean-Noël Selve 

Le Sauvage est un Ciel

23 mars - 23 mai 2017

Voluptée d'altitude, 2010, acrylique sur papier, 16 x 24 cm.

Voluptée d'altitude, 2010, acrylique sur papier, 16 x 24 cm.

Le sauvage est un ciel

Que disent les mots du paysage, de ses couleurs imprononçables ? Le peintre chemine seul parmi les murmures du visible. Du motif muet à la feuille blanche, il tente de traduire le réel, son chuchotement. Rien encore ne se donne. Tout lors n’est qu’inconnu qui se refuse. Attendre une manifestation, que quelque chose se produise. Quel sera alors le regard du papier ? Quelle porte de soi le paysage ouvre-t-il ?

Telle une espérance errante, le peintre pénètre la demeure cachée du voir. Il met à l’épreuve la nature, la questionne sur son infinie proposition ; il marche et épouse ses contours contemplativement et charnels. Que faut-il garder sur le papier quand il est impossible de tout prendre ? Peut-être s’agit-il de capturer au hasard des ici-et-là une image aussi vivante qu’une synthèse. Aller jusqu’ à la substance même de ce qui est là sous les yeux, son suc.

Les couleurs sont alors emportées par la mélodie et forment, d’une note à l’autre, un air entêtant qui se pose sur la feuille, celui du rythme secret des tons. La lumière apparaît. Brusquement. Elle dévoile des pénombres, effleure l’être d’un frisson. Éclat furtif. Qui fixe ce mystérieux rendez-vous, la rencontre entre un peintre et cette parole si discrète du visible ?  Sur le sentier, le peintre découvre ce que personne auparavant n’avait vu, quelque chose de l’intime mais qui parle à chacun. La nature devient le prétexte à une toute autre exploration, celle du fond humain.

Passet sous la neige, 2012, acrylique sur papier, 12,5 x 19,5 cm.

Passet sous la neige, 2012, acrylique sur papier, 12,5 x 19,5 cm.

Dites-nous cher Jean-Noël, les mots ermites de ce tableau :

« Ici et maintenant, c’est aussi avant et autour, c’est ce qui précède. L’espace est infini. L’avant et l’après se confondent dans l’arrêt du temps. »

« D’un côté, l’espace des perceptions. De l’autre, le format de la feuille de papier. Il s’agit de les faire se chevaucher sur le même plan. C’est une question d’harmonie. Un travail du gouvernement de soi ? Une alchimie de l’instinct ? Un processus révélateur ? Ou bien, est-ce créer de beaux objets qui nous ravissent ? Quand bien même… par quels mystères l’auteur réussirait-il à nous toucher ? Est-ce un scribe qui cherche sa dictée ? Ou un comptable, de la nature même qu’il porte en lui. Et à sa nature propre, il cherche son pendant : non pas dans l’idée du paysage, mais dans la profondeur mouvante de son champ visuel, vécu… qui est pour lui, le seul vrai champ d’application, à la croisée de toutes ses références, l’ultime repère. Une discipline quotidienne, dont chaque nuance sensible déterminera en écho les qualités de ses mots. »

À y sentir, presque, que c’est le paysage qui peint lui-même le tableau. Un auto-paysage, soufflé aux mains-nature du peintre.

Bois de Maumusson, 2014, acrylique sur papier, 24,5 x 24,5 cm.

Bois de Maumusson, 2014, acrylique sur papier, 24,5 x 24,5 cm.

Prenons une oeuvre...

Surplombant du regard ces massifs bleutés, ces ciels roses, ces bois humides, remontant le long de la rivière qui serpente sous les ombres du haut, laissant entrevoir sous les souches noyées un souvenir ocre. La lumière tamisée par les arbres se pose transparente sur les eaux ; on distingue le fond et la roche. Dans un demi-jour la pluie a essuyé la route autrefois abritée d’un soleil timide. Une forêt épaisse d’où émanent les odeurs de bruns. Les neiges fondent dans un vert opalescent. Pas à pas au cœur du creux or d’un paysage, sortant des bosquets touffus et protecteurs, ce ciel neuf qui ouvre ses portes. On suit le chemin de la montagne qui sinue dans les gris presque aussi zigzagant qu’une ivresse d’éther.

Lac du Passet, 2010, acrylique sur papier, 10,5 x 15,5 cm.

Lac du Passet, 2010, acrylique sur papier, 10,5 x 15,5 cm.

« Alors, au début c’est la fête, le grand bazar, tout est possible, le peintre tourne autour des choses, va là où son désir le porte, Il fait son marché au milieu des apparences, fouille, confronte les données. Études après études se dégage quelques signes adaptés, des correspondances. Puis s’engage un processus de dépouillement, où l’étau se resserre autour de l’essentiel, dont il ne reste parfois que la simple ossature du cheminement, qui incarne dans la matière la structure même de la réalité profonde, jusqu’alors invisible de notre rapport aux choses. »

Le monde frôle le papier. Sauvage et clair, instant fugace, le motif à vif.

Maumusson, 2014, acrylique sur papier, 32 x 29 cm.

Maumusson, 2014, acrylique sur papier, 32 x 29 cm.

Tant d’efforts voués à l’échec, la peinture capricieuse et hirsute comme la pensée fluide et insaisissable qui se refuse sans cesse à saute-montagne. Mais parfois, de cette « boue grasse », se désincarcère un peu de pureté, si simple et imprévisible, sertie dans la couleur. Quelle lutte contre soi et les lourdeurs qui tant éloignent le regard de ce qu’on a sous les yeux... Quelle détermination poétique chez le peintre. Tout défaire de soi pour ce si précieux instant. Serait-ce cela la grâce, la détermination devenue poême ?

Et parfois le sensuel retrouve le spirituel, uni.

Racines - Carol, 2012, acrylique sur papier, 76,5 x 56,5 cm.

Racines - Carol, 2012, acrylique sur papier, 76,5 x 56,5 cm.

Jean-Noël Selve ou la force immense de la vie dans ces si petits formats ciselés. Dévêtir le réel de toutes les ombres.

Peindre et entendre.

Etonné, on se découvre soudain en paix dans cette nature qui ouvre à une intériorité d’autant plus inattendue et neuve à l’esprit qu’elle est la nôtre. L’œuvre de Jean-Noël Selve est un recueillement, elle nous convie à ce dialogue entre le paysage et la peinture, sorte d’enquête de la poésie. Le peintre arpente le monde. Le scrute, seul. Puis, l’offre à notre dévoilement.

Route de la forêt sous la pluie, 2011, acrylique sur papier, 10,5 x 18 cm.

Route de la forêt sous la pluie, 2011, acrylique sur papier, 10,5 x 18 cm.

« Mon atelier c’est ma bagnole ».

Je me souviens de ces mots du peintre, et imagine ses petits cartons de paysages dans la voiture de ce compagnon du silence. Dans la continuité de l’esprit de l’Art Vivant, la galerie Les Montparnos a le grand plaisir de vous convier à découvrir cette exposition de printemps consacrée au peintre Jean-Noël Selve.

Mathyeu Le Bal
Directeur de la Galerie Les Monparnos
Bleus de Sainte-Léocadie, 2012, acrylique sur papier, 20 x 30 cm.

Bleus de Sainte-Léocadie, 2012, acrylique sur papier, 20 x 30 cm.

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Jean-Noël Selve - Exposition de printemps

Publié le par LE BAL Mathyeu

Jean-Noël Selve - Exposition de printemps

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