Jym, Confidences du fleuve
Exposition d'automne
Jym
Confidences du fleuve
12 octobre - 09 novembre 2023
Vernissage le jeudi 12 octobre à partir de 18h30
en présence de l'artiste.
Un fleuve. Puisant sa source dans l’intériorité de la terre pour se jeter bien après dans la clarté de l’océan. Entre ces deux extrémités l’eau lente s’écoule, cheminant. Tantôt rapide, nerveuse en surface, tantôt sereine et profonde, l’élément creuse son sillon. Dans ses passages de calme aux remous souterrains, observant les eaux on ne parvient à distinguer ni lire le fond qui garde son secret. Ce que l’on voit ce sont des reflets de ciel et les arbres de la rive.
Pareil aux âges de la vie, ce fleuve au début était un ruisseau, les rigoles de l’enfance, les joies des petits courants, puis grandissant, le courant se fait de plus en plus puissant entraînant à lui d’autres confluents. Devenu fleuve, il termine sa course dans le vaste. Un voyage naissant d’une source obscure, intérieure pour se fondre en toute fin dans le bleu retrouvé.
Or là, dans cet heureux milieu du voyage, s’accouder à une passerelle, ou s’assoir ici encore sur le bord de la rive, pour observer les mouvements de l’onde qui s’écoule sans cesse comme la fuite des heures. Banc de sable de Loire qui coule dans le sablier. Pourtant, devant ce tableau une image persiste, intemporelle. Certes, oui, lumières et ombres apparaissent et disparaissent dans une traversée mouvante… Mais une impression demeure.
Image qui contient toute la rapidité et les lenteurs, le défilé des jours, des saisons, des couleurs aux gammes de verts et aux tonalités d’ocre. Dans chaque toile apercevoir un recoin de lumière qui se fraye un chemin sous la frondaison des arbres. Parmi le murmure des mouvements, le frémissement des reflets, le coup de pinceau sûr, signe la mélodie des eaux composée par une mémoire.
Face au fleuve, dans ce tableau, s’arrêter, l’œil posté en son centre ou cherchant l’amont d’un jaillissement intérieur ou le là-bas de la quête du large. Le regard est plongé dans le désir de cette part inconnue du visible, celle, consciente, qu’il n’est pas même en mesure d’imaginer. Tout est gestuel d’un miroir, échos imagés de l’âme, aux arrondis caressant les méandres.
Le fleuve nous parle ; mais que dit-il ? Ce tableau-ci ou-là, à lire comme un autoportrait de l’instant. « C’est un trou de verdure où chante une rivière ». Sur la rive ou le pont du voir, observer alors ce face à face entre la source et le bleu. Etonnante atemporelle de chaque instant retenu de l’eau qui s’écoule.
C’est l’instant du tableau. Moins, bien moins peinture du mouvement qu’intime saisie d’un fragment, fluant, de l’immuable qui plus, bien plus qu’un mirage est image de l’insaisissable réel. Entre eaux rapides puis dormantes, entre tumultes et paix, un passage de lumière.
Pour son exposition automnale, la galerie Les Montparnos est très heureuse de vous inviter à découvrir l'oeuvre de la peintre Jym.
A l'Art Vivant !
Mathyeu Le Bal
Au Fleuve de Loire
[…] Regarde, mon Fleuve, aussi
Dedans ces forêts ici,
Qui leurs chevelures vives
Haussent autour de tes rives,
Les faunes aux pieds soudains,
Qui après biches et daims,
Et cerfs aux têtes ramées
Ont leurs forces animées.
Regarde tes Nymphes belles
A ces Demi-dieux rebelles,
Qui à grand'course les suivent,
Et si près d'elles arrivent,
Qu'elles sentent bien souvent
De leurs haleines le vent. […]
Joachim du Bellay (1522-1560)