Exposition Isaac CELNIKIER

Publié le par LE BAL Mathyeu

ISAAC CELNIKIER

Varsovie 1923 - Ivry-sur-Seine 2011

Au commencement était la couleur

27 SEPTEMBRE - 4 DÉCEMBRE 2012

 

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Isaac Celnikier est né à Varsovie le 8 mai 1923.

Au moment de l’occupation allemande, en 1939, il s’évade de Varsovie pour Bialystok. De 1941 à 1943, il est enfermé au ghetto de Bialystok. Il travaillera dans la menuiserie et l’atelier de Oscar Steffen; il rencontre plusieurs peintres dont Abraham et Gina Frydman, Haïm Urison, Haïm Tyber et les frères Zeidenboitel.

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De 1943 à 1945 il est emprisonné à Lomza, puis déporté dans les camps nazis de Stuthoff, Birkenau, Buna, Sachsenhausen et Flossenburg. En 1945 il est libéré puis interné dans le camp soviétique de Sumperk, en Moravie, d’où il s’évade vers Prague. C’est alors qu’il étudie à la Haute Ecole des Arts Appliqués, dans l’atelier Emile Filla.

Il retourne ensuite à Varsovie où il séjourne jusqu’en 1957. Il y fonde le mouvement artistique dissident «Arsenal». En 1955, il peint la toile «Ghetto», exposée par «Arsenal». Il a vécu depuis à Paris. En 1958, il  commence la toile «Ghetto à l’ange». A la fin des années 60, il séjourne en Israël où il réalisera la grande série des paysages. C’est à son retour qu’il commence à travailler sur les gravures qui ont pour thème la Shoa. Isaac Celnikier a été fait Chevalier des Arts et Lettres par André Malraux en 1967.


Isaac Celnikier est mort à Ivry-sur-Seine le 11 novembre 2011.

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Au commencement était la couleur

Serait-ce peut-être un tableau ?  


Un tableau ou le lieu où ça ne ment plus. Remonté de la source, jusqu’à l’étymologie non plus des mots mais des couleurs.

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Un tableau qui dirait : «au commencement» ou «c’était ainsi», par les couleurs. Une oeuvre non encore saturée, faite de matière primitive, une force des hauteurs, déterminée. Des couche-après-couche qui, paradoxalement, auraient tout enlevé de ce qui n’est pas.  

 

Je me souviens de ce mot de la tradition juive qui m’a profondément marqué, le tsimtsoum. En hébreu tsimtsoum, la contraction.

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Pour permettre la création du monde, Dieu (la lumière totale) se serait retiré, afin de pouvoir créer une réalité extérieure à lui-même. La lumière s’en va et crée ainsi l’ombre. Le monde aurait été créé ainsi. Le grand tout de la lumière qui intentionnellement s’en va, créant un vide, l’espace nécessaire et obscur qui cherchera par lui-même à revenir au tout. Au tout par une empreinte laissée.

A y comparer peut-être le rapport avec l’acte pictural, le peintre se retire progressivement pour que l’oeuvre puisse apparaître et retrouver la lumière des débuts.

Je me souviens avoir vu un jour un tableau d’Isaac Celnikier. C’était un paysage de Jérusalem. La terre, le ciel séparé par l’horizon. Un grand paysage modelé par la lumière elle-même. Le voici à nouveau.

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Face à ce paysage on est saisi, le tableau s’empare du regard, comme suspendu. C’est un instant bon où le temps s’arrête, l’art a ce pouvoir, dit-on, et dans cet instant particulier tout est réuni, un parfum de bien-être. Un voir qui pénétrerait le coeur secret des choses.

Les yeux dans le tableau on se rend compte précisément de l’envergure de ce qui s’agite.

Le visuel d’ensemble se présente comme un véritable tremblement. Babylone. Le sol de l’oeuvre, sa terre, est un doux mélange entre fusion granitique et palette incendiée. La matière libérée se duelle avec le trait du pinceau et les intentions du peintre. L’oeuvre tiraille dans tous les sens.

Des passions de feu à la raison des essences.

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A la fin, les blancs, les ocres, les jaunes et les bruns trouvent leur place sur la surface de la toile, en purs blocs de pulse. La terre et les traits d’encre à la plume sont un.

Avec du recul, derrière la matière, le silence qui se donne à voir est assourdissant. Du tremblement de la pâte, de la couleur écrasée, naît un ordonnancement.

Un ordre sans plans, plus caché encore, où se filtre parfois l’ultrasensible.

A nous faire voir au plus loin de l’horizon, à scruter au plus enfoui de notre propre surface.

La terre est retrouvée par ce tableau.
 Au-dessus de la terre, un coin de ciel.
Tout est calme, serein.
Plus qu’une couleur.
 Un bleu uni.
 Victorieux et bon.
 

Au commencement était la couleur 

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Ainsi, la Galerie Les Montparnos est heureuse de vous convier

au vernissage de l'exposition qui aura lieu le 

 jeudi 27 Septembre à partir de 18 H 30

Elle remercie chaleureusement Anne, Sarah, Yoshua et Jacob Celnikier 
pour leur aide et leur amitié pendant la préparation de cette exposition.

Le catalogue de l'exposition en cliquant sur le lien ci-dessous :

http://en.calameo.com/read/001532028265857e52d1d

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